Maurice Kamto, figure de proue de l’opposition et leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), a officiellement déposé sa candidature il y a quelques heures mais pas sous les couleurs de son parti habituel. C’est le Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie (MANIDEM) qui portera sa candidature.
Ce choix surprend autant qu’il interroge. Pourquoi Kamto, après avoir bâti toute sa stature politique au sein du MRC, fait-il désormais cavalier sous un autre drapeau ? Selon des sources proches de son entourage, cette décision serait motivée par des considérations juridiques et politiques : le MRC, toujours sous le coup d’interdictions officieuses depuis la crise post-électorale de 2018, risquait de voir sa candidature rejetée pour des motifs administratifs.
L’alliance avec le MANIDEM, un parti plus ancien mais marginal sur la scène électorale, offrirait donc une voie de contournement institutionnelle. Elle permettrait à Kamto de rester dans la course sans exposer sa candidature aux risques de disqualification liés à la mise à l’écart persistante du MRC.
Mais cette stratégie pourrait aussi refléter des tensions internes au sein du MRC ou une volonté de recomposition politique. Certains analystes y voient une tentative de fédérer plusieurs forces d’opposition autour d’un nouveau cadre plus inclusif, à l’heure où le régime de Paul Biya, au pouvoir depuis plus de 40 ans, donne des signes d’essoufflement.
Reste à savoir si cette manœuvre séduira les électeurs, ou si elle risque au contraire de brouiller les repères d’un électorat déjà confronté à une offre politique fragmentée. Une chose est sûre : Maurice Kamto a relancé le suspense, et sa candidature, atypique, ne laissera personne indifférent.
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Clotoe
13-01-2025